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Nicolas Langelier : « Il est possible de créer du contenu porteur de progrès social »

Par Marie Allimann | 27 septembre 2016 | Entrevue

L’entreprise Atelier 10 s’est forgé en quelques années une place enviable dans le paysage médiatique québécois avec son magazine phare Nouveau Projet. Rencontre avec son fondateur, Nicolas Langelier.

Cette maison d’édition d’un nouveau genre, qui se présente comme un « catalyseur et connecteur des forces vives du Québec nouveau », tend à aider les citoyens à mieux comprendre les enjeux de l’heure et à prendre part activement à la vie de notre société. A l’occasion de la dixième Rencontre Novae qui se tiendra le 21 octobre dans leurs locaux de la rue Beaubien, à Montréal, entrevue avec le fondateur Nicolas Langelier pour qui les valeurs sociétales font partie intégrante du modèle d’affaires.

Expliquez-nous en quoi consistent les activités d’Atelier 10.

Nous sommes une entreprise sociale qui produit entre autres un magazine, Nouveau Projet, ainsi que deux collections de livres : Documents et Pièces. Nos activités ne s’arrêtent pas là, nous organisons des événements et nous créons également du contenu pour d’autres organisations. Notre objectif est de produire un contenu de qualité dans un contexte où les médias ont du mal à survivre. On cherche continuellement à offrir un contenu intelligent pour des citoyens engagés qui souhaitent s’informer sur des sujets de société cruciaux. Pour nous, il s’agit d’un acte citoyen qui contribue à maintenir la société dans une bonne santé démocratique. Nous souhaitons ainsi démontrer que, malgré les importants défis technologiques et commerciaux de notre époque, il est possible de produire du contenu qui fait réfléchir et est porteur de sens et de progrès social. En mélangeant le journalisme et la philosophie, l’art et les affaires, le personnel et le collectif, nous cherchons à être à l’avant-garde d’un nouvel humanisme et d’une version améliorée de la vie moderne.

 

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Vous avez obtenu en 2014 la certification B Corp ; qu’est-ce qui vous a conduit à rechercher cette reconnaissance?

Être certifié B Corp s’est fait naturellement parce que cela correspond à nos valeurs et nous permet d’avoir un impact à plusieurs niveaux. Dans un premier temps, cela a un impact sur le bien-être de nos employés qui bénéficient de conditions de travail harmonieuses. Nous avons en outre adopté une politique salariale qui stipule que l’écart entre le plus haut et le plus bas salaire de l’entreprise est faible, et garantit à tous nos collaborateurs une rémunération juste et équitable, ainsi que le respect de leurs droits d’auteur. Cela a également un impact sur l’environnement; nous nous sommes par exemple engagés à avoir les fournisseurs les plus locaux possibles, nous utilisons du papier 100% recyclé certifié FSC et travaillons avec des papetières qui utilisent des énergies renouvelables. Enfin, d’un point de vue commercial, nous vendons la majorité de nos publications dans des librairies indépendantes afin d’encourager les Québécois à soutenir ce type de commerces, aujourd’hui menacés. Finalement, cette certification souligne nos efforts constants pour faire en sorte que l’ensemble de nos actions soient posées dans l’intérêt de nos lecteurs, nos clients, nos employés, nos collaborateurs, nos fournisseurs ainsi que notre communauté locale.

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Quels sont les défis lorsqu’on est à la fois une maison d’édition indépendante et un média indépendant ?
Le grand défi c’est de générer assez de revenus pour continuer à produire nos contenus de qualité. Nous portons un grand soin à proposer un beau produit à notre lectorat. Nous avons fait le pari du beau puisque c’est ainsi que nous pouvons convaincre les citoyens d’acheter un magazine papier, mais c’est un choix qui a un coût financier élevé. Pour conserver notre indépendance tout en maintenant nos activités, nous avons dû diversifier nos services, comme la création de contenus pour d’autres organisations. Nous avons par exemple développé Beside, un magazine axé sur le plein-air pour l’entreprise Abitibi & co, avec qui nous partageons les mêmes valeurs. Sur la forme cela ressemble beaucoup à Nouveau Projet, mais sur le fond il s’agit d’un contenu beaucoup plus niché.

 

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Quel regards portez-vous sur le paysage de l’innovation sociale au Québec ?

Il s’agit d’un domaine très enthousiasmant ; nous souhaitons contribuer à ce domaine et participer à ce changement de paradigme tout en incitant les citoyens à agir à leur échelle, cela fait partie de notre philosophie. Nous utilisons l’innovation sociale comme levier pour la mise en place d’une société plus juste, égalitaire, démocratique et respectueuses de l’environnement. Cela est vrai pour l’ensemble de nos actions, mais aussi pour les initiatives d’individus et organisations dont nous faisons la promotion. Pour nous, l’innovation sociale, c’est de nouvelles approches visant à répondre plus adéquatement à des besoins sociaux. Ces approches doivent profiter à des communautés plutôt qu’à seulement quelques individus. Elles doivent aussi produire des résultats mesurables afin d’avoir un réel impact social.

La Rencontre Novae / Atelier 10 se tiendra le vendredi 21 octobre de 9h00 à 11h30. Pour s’inscrire, cliquer ici.
 
*Photo de Une : Nicolas Langelier lors du lancement de Nouveau Projet 9. Crédit : Cindy Boyce


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