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L’usine de 2030 : l’homme au coeur de la nouvelle aire industrielle

Par Marie Allimann | 19 avril 2016 | Chronique

Vincent_Collet
 
Un nouveau phénomène émerge au sein du monde manufacturier français: appelé usine du futur, industrie 4.0 ou encore smart manufacturing, ce concept vise à révolutionner les méthodes de production.
Cette mutation répond à un besoin pour les manufacturiers de retrouver une vitalité économique et un certain leadership dans des secteurs de pointe grâce aux nouvelles technologies. Cette mutation n’est pas uniquement française, elle se traduit à l’échelle européenne. L’industrie 4.0 est un projet industriel, introduit en 2010 à Hanovre lors du salon de la technologie industrielle (CeBIT). On le retrouve également en Angleterre avec son programme High Value Manufacturing, mais aussi au Japon avec le programme Innovation 25 et avec le Human Support Robot de Toyota dont la principale mission est d’assister et de soulager le personnel dans certaines de ses tâches.
En France, l’usine du futur c’est celle de 2030: elle doit être plus agile et flexible, moins coûteuse, plus respectueuse de ses travailleurs et de l’environnement, grâce à un fort niveau d’automatisation et une intégration numérique de l’ensemble de la chaîne de production. Le programme Industrie du Futur a été lancé en mars 2015 dans le cadre de la seconde phase de la Nouvelle France Industrielle et a pour objectif la modernisation de son outil industriel et la transformation de son modèle économique. L’enjeux pour la France est de se positionner d’ici 3 à 5 ans comme chef de file européen en intégrant les nouvelles technologies pour répondre aux grands défis sociétaux comme la transition énergétique. Cette nouvelle aire d’industrielle répond entre autres à une nouvelle économie basée sur l’usage et sur l’expérience ressentie par le client. Après le développement de produits et de services liés aux produits, l’entreprise fournira à l’utilisateur une expérience dans le monde virtuel puis dans le monde réel. Plus de 400 entreprises françaises se sont engagées en 2015 dans ce programme ; elles devraient être 2000 d’ici la fin de 2016.
 

 
L’usine du futur a donc pour finalité de placer l’Homme au cœur de la stratégie d’entreprise et de l’excellence opérationnelle afin de répondre au mieux aux besoins de l’usager. La nécessité de maintenir une offre et un niveau de compétitivité élevés, notamment vis à vis des pays aux faibles coûts de production, va obliger les entreprises à développer une certaine agilité qui répondra à trois principaux enjeux.

  • D’un point de vue marketing en intégrant une proximité entre usage et besoin, afin d’améliorer leur valeur ajoutée.
  • Sur le plan production en engageant un chantier numérique et technologique où l’humain choisira une technologie adaptée pour que celle-ci soit adoptée.
  • Au niveau organisationnel en bouleversant leur système vertical pour une approche latérale en développant de nouveaux dispositifs de collaboration en plateforme de compétences (clients, fournisseurs, freelancers ou slashers) ou encore en renforçant la flexibilité de l’organisation pour qu’elle soit agile.

L’usine du futur est sobre en carbone et en ressources non renouvelables, elle met en œuvre des procédés de production à haute performance énergétique et environnementale. Elle s’inscrit dans une démarche d’écologie industrielle et territoriale (mutualisation des flux et des moyens entre entreprises proches). L’usine du futur est donc intégrée à son écosystème local, elle possède des bâtiments à haute qualité énergétique et environnementale, elle conçoit et produit en maîtrisant les intrants de matières et elle adopte pleinement les notions d’écoconception, de recyclage ainsi que d’efficacité énergétique. 
L’usine du futur est construite autour de l’homme et de ses savoir-faire. Elle privilégie le bien-être des salariés, l’évolution de leurs compétences et leur collaboration au projet de l’entreprise. Elle doit attirer les talents et capitaliser les expertises dont elle a besoin pour son développement, et faire fructifier son capital humain. Son organisation permet de cultiver l’efficacité et la créativité de ses salariés, qui sont d’ailleurs incités à développer en continu leurs talents et capacités.
Ainsi en Europe, et plus particulièrement en France, une nouvelle aire industrielle voit le jour en réintégrant l’Homme au cœur de son fonctionnement pour qu’il soit créateur de valeur et d’innovation. Par cette nouvelle mutation, l’entreprise reprend du sens et devient une organisation ouverte sur le monde.
 

 
Vincent Collet est président de Think +, une agence française spécialisée dans l’accompagnement des entreprises en matière de stratégie et d’écoconception.


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