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Déploiement de l’économie circulaire : et où se situe le Québec?

Par Marie Allimann | 9 décembre 2015 | Chronique

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Le déploiement d’une économie circulaire s’accélère en Europe et en Asie, où les projets de loi et les politiques se multiplient. Au Québec, tout comme dans le reste de l’Amérique du Nord, le concept d’économie circulaire émerge à peine.
Parce qu’il encourage la surconsommation et le gaspillage sur une planète aux ressources finies, le modèle d’économie linéaire (extraire – produire – distribuer – consommer – jeter) en cours depuis les débuts de l’ère industrielle, montre de plus en plus ses limites.
Dans la perspective avérée d’un doublement du nombre de consommateurs de classe moyenne à l’échelle du globe au cours des quinze prochaines années, la pression sur les ressources et sur l’environnement en général, ne pourra que s’amplifier. En outre, les pressions sociales pour préserver la qualité de l’environnement se font de plus en plus nombreuses et intenses, particulièrement dans les pays développés, ce qui vient ajouter à la difficulté d’accéder aux ressources dont les gisements sont de moins en moins concentrés et exigent de plus en plus d’énergie pour en assurer l’exploitation. Sur le plan économique, la volatilité croissante des cours des matières premières rend de plus en plus difficile l’établissement du coût de revient des biens et services, engendre de l’insécurité sur les marchés, augmente les risques pour les entreprises et décourage les investissements.
C’est devant ces constats inquiétants qu’un mouvement international en faveur d’une économie circulaire plus respectueuse de la capacité de support de la planète se met progressivement en place. En clair, par la convergence d’une série de stratégies visant l’allongement de la durée d’usage des produits ou alors leur partage ou la réutilisation de leurs composantes dans la fabrication de nouveaux produits, l’économie circulaire vise à maximiser la productivité des produits (et des ressources) déjà en circulation dans le marché. Cela nécessite toutefois l’intervention combinée et cohérente de tous les acteurs de la société et la mise en place de politiques contraignantes, limitant au maximum l’enfouissement en vie de vie.  Ainsi, la nécessité d’extraire des ressources vierges pour répondre aux besoins du marché s’en trouve diminuée.
Des avancées significatives au Québec
Au Québec, tout comme dans le reste de l’Amérique du Nord, le concept d’économie circulaire émerge à peine. Il reste donc beaucoup à faire pour sensibiliser nos acteurs locaux aux bénéfices de ce modèle économique. La bonne nouvelle, c’est que plusieurs composantes de l’économie circulaire sont déjà en place. On réfère ici à notre politique de gestion des matières résiduelles, de responsabilité élargie des producteurs, les projets d’écologie industrielle ou alors les initiatives privées ou citoyennes d’économie collaborative.
Sur le plan académique, et c’est ce qui distingue le Québec du reste de l’Amérique du Nord, l’initiative de l’Institut EDDEC d’avoir mobilisé près de 70 chercheurs de toutes disciplines sur cette thématique et d’avoir investi les réseaux internationaux, donne une bonne longueur d’avance. À travers le Centre interdisciplinaire de recherche en opérationnalisation du développement durable (CIRODD), dont l’Institut EDDEC fait partie, cet effort de recherche sera amplifié à l’échelle québécoise. Quelques projets d’économie circulaire commencent à  émerger.  Par exemple, à Montréal, des chercheurs de l’Institut EDDEC animent un travail de co-construction de projets d’économie circulaire à l’échelle de quartiers, lesquels se multiplieront selon une «trajectoire apprenante», d’un quartier à l’autre, pour finalement couvrir le territoire.
À Kamouraska, un projet pilote se met en branle sous la gouverne de la Société d’aide au développement de la collectivité et accompagné par différentes organisations, telles que Villes et Régions Innovantes (VRIC), le Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI), l’organisme Co-éco et le CRIQ. Le thème prend également de plus en plus sa place dans les événements. Finalement, quoique le gouvernement du Québec l’ait récemment inscrit dans sa stratégie de développement durable révisée 2015-2020, et dans son document de consultation sur la cible de réduction de GES du Québec pour 2030, la mise en place d’une politique ou d’une loi sur l’économie circulaire, incluant des cibles claires de productivité de matière, constituerait un formidable catalyseur. Cela permettrait de fédérer l’ensemble des initiatives et des efforts de la province vers un même objectif.


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